Critiques
"Les oeuvres marron dorées reflètent à mon sens la chaleur, le réconfort, la sécurité, l'espoir... l'idée qui me vient est la fleur qui éclaire nos chemins, nous montrent la voie, aussi la lumière qui éclaire cette pénombre... on a envi de toucher, de sentir les ondulations, la matière des feuilles d'or... ce sont des oeuvres rassurantes...
Les oeuvres avec les élèments collés m'inspirent moins car plus froides, je dirai que je pense aux fossiles, à la survivance et à la résistance des éléments naturels au temps...
Les éléments naturels tels que le vent, l'eau, le sable les façonnent au gré du temps, mais sans jamais pouvoir atteindre le coeur même du bois ou de la pierre, ils résistent, se battent..."
Anna LAUV.
"De la peinture... à croquer...
Marie Bénevent-Martinelli doit aimer le chocolat... Sa peinture y fait penser tout de suite. La base qu'elle utilise sur ses supports, toiles ou céramiques, est couleur chocolat, avant de la réhausser de matières organiques et de l'éclairer, voire de l'illuminer, avec l'or en couleur ou en feuille. Marie n'est pas de bois... Ou plutôt si, mais d'un bois que la mer, les flots, les rivières ont lavé, purifié, allégé, adouci... Par deux, ses pièces de bois superposées sur le fond chocolat racontent une histoire : celle du binôme, de l'autre, éloigné ou à côté ; du besoin d'être deux... même reliés par un fil ténu : "Il n'est pas bon que l'homme soir seul..." dit Dieu dans la Génèse... "Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie" (Gn 2,18).
Chacune de ses oeuvres offre à contemplation : sur le comment, le pourquoi, sur la forme et sur le fond. Et cela nous renvoie à cette étrange alchimie entre le sombre et le lumineux, entre l'aplat et la matière. Et cela nous renvoie à notre existence faite de l'un et de l'autre... Et cela nous renvoie à nos expériences à deux que le temps - l'eau passée sous les ponts - et aussi les larmes parfois et cela nous renvoie à nos histoires magnifiées. Petits et moyens formats de Marie offrent un regard sur nous et sur sa peinture... à croquer... avec les yeux."
Fr. Philippe Jeannin